Valeurs cycliques : comment les repérer ?

Les cycles économiques influent sur la santé des entreprises. Il y a des cycles longs, qui traversent tous les secteurs. En phase de croissance, les entreprises procurant des services qualitatifs, liés à l'accroissement des moyens de consommateurs, auront un développement plus rapide que les autres.

En phase de repli économique, les consommateurs se replieront au contraire sur les services et les biens les moins chers et les plus essentiels, ce qui avantagera les grandes entreprises proposant des services de base.

Lorsque, comme Airbus, vous exportez des avions et que les transports aériens connaissent une véritable embellie, grâce notamment au développement des transports en Asie, vous pouvez vendre davantage et, si vos produits sont de meilleures qualité que ceux de vos concurrents, augmenter votre part de marché.

Cette santé se retrouve dans votre cours de bourse. Et pour reprendre l'exemple d'Airbus, le cours du constructeur aéronautique européen a progressé de plus de 150%, alors que le marché n'a pris de 35%...

Une économie en croissance, cela signifie aussi davantage de construction, davantage d'investissements, une demande accrue pour les matières premières, les biens d'investissement et les produits de consommation durables. La confiance que permet la croissance suscite aussi des grands travaux, la construction d'infrastructures (réseaux informatiques, btp, machines-outils...), d'équipements de transports (constructeurs automobiles, navals, aéronautiques), un boom des communications (publicité, presse, TV...).

Les cycliques du CAC

En terme boursiers, cela aboutit à une longue liste de valeurs cotées, avec des grands groupes de BTP (comme Bouygues et Vinci...) et leurs fournisseurs (Lafarge...), des entreprises de transport (Bolloré, Norbert Dentressangle...), des équipementiers (Alstom, Schneider...), des constructeurs auto (Renault, Peugeot et leurs équipementiers comme Valéo, Plastic Omnium), des médias (Publicis, Havas...).

La récession épargne, elle, les entreprises qui fournissent les services de base. Ce sont les utilities (comme Veolia, GDF Suez), les distributeurs (Carrefour, Casino...) et les entreprises de l'agro-alimentaire (Danone). Mieux vaut éviter les entreprises qui souffriront de coupes dans les budgets des consommateurs. C'est par exemple le cas du Club méditerranée et d'un certains nombre de constructeurs automobiles. Et d'ailleurs les immatriculations, en France, ont récemment diminué.

Mais il faut choisir avec discernement, car derrière cette approche théorique, il y aussi la politique de développement de chaque groupe. En effet, la recession est loin d'être mondiale. La Chine et une partie de l'Aise continue d'afficher des taux de croissance trois à quatre fois plus élevés qu'en Europe. Il faut donc bien observer la façon dont est structurée la croissance de chaque entreprise.

Prenons par exemple Casino. Le distributeur stéphanois n'a plus grand-chose à voir avec l'Auvergne, sa région d'origine. C'est désormais un groupe international, présent en Europe de l'Est, en Amérique du sur. Il réalisait en 2005 plus de 75% de son chiffre d'affaires en France. En 2012, ce sera beaucoup moins que la moitié.

Comme le cycle n'est pas le même partout, il bénéficiera par exemple de son développement au Brésil, pays à forte croissance où les revenus de la population lui permettent désormais d'avoir accès aux produits de consommation de qualité. Et devrait gérer la baisse du pouvoir d'achat des ménages français...

Le saviez-vous ?

On rapproche beaucoup les cycles, depuis Schumpeter, des innovations. Ces rupture technologiques ont permis, d'un point de vue boursier, l'émergence de nouvelles entreprises, et de très belles « histoires » boursières.

Aux Etats-Unis, l'ère industrielle a ainsi donné naissance au boom du chemin de fer, qui a permis l'émergence de grandes sociétés cotées... et d'actionnaires rapidement enrichis. Dans les années 2000, les innovations liées à la diffusion d'Internet ont bouleversé l'économie mondiale, mais ont surtout touché les entreprises travaillant dans les secteurs des sciences de l'information. Apple a su surfer sur ce cycle et, en France, Iliad a réussi à profiter de l'évolution des techniques de communications téléphoniques. Mais attention : il est parfois difficile de faire la différence entre ce qui ressort d'un cycle et ce qui n'est en fait... qu'une bulle financière !

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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